Si l’on devait ne garder qu’un seul vêtement, ce serait sans doute le jean. On le retrouve dans toutes les garde-robes, aussi bien masculines que féminines. Au fil des décennies, il s’est diversifié en formes, en couleurs, en finitions… C’est un incontournable de la mode. D’abord pantalon de travail pour sa robustesse, il est ensuite devenu un signe de rébellion. Aujourd’hui, il est une pièce iconique. Découvrez tout ce qu’il faut savoir de ce vêtement intemporel s’il en est.
Une toile aux origines européennes
On trouve deux origines au pantalon de grosse toile bleu et blanc. Il serait issu d’une étoffe appelée futaine qui mêle du coton et du lin ou de la laine. Les filatures d’Italie du Nord en produisaient depuis le Moyen-Âge. Ce tissu était ensuite exporté vers l’Angleterre par le port de Gênes. Il était alors nommé d’après son port de départ et est devenu un « jean » ou « jeane ». Dès le XVIe siècle, les manufactures anglaises se mirent à produire leur propre toile et en deux siècles, le jean était devenu l’étoffe la plus produite dans la région de Manchester.
En parallèle de cette production massive, la ville de Nîmes avait elle aussi une tradition de tissage de toile robuste. Ce serait d’ailleurs celle-ci que le juif bavarois immigré aux États-Unis, Levi Strauss aurait importée. Il a alors fabriqué les premiers « jeans » en toile de Nîmes, d’où vient probablement le terme « denim ». Ce pantalon a été breveté dès 1873.
Des ouvriers et mineurs aux jeunes rebelles
Au départ, le jean était porté par les ouvriers et mineurs américains. Ceux-ci apprécient sa résistance et notamment celle de ses poches renforcées par des rivets de cuivre. Le modèle 501, toujours produit aujourd’hui, a été créé en 1890. Dans la décennie suivante, plusieurs améliorations ont été apportées et d’autres fabricants arrivent sur le marché. Dans les années 1920 et 1930, Hollywood a donné une nouvelle vision de ce pantalon de grosse toile. Le jean devient l’uniforme glamour des cowboys à l’écran.
Avec l’essor de la société de loisirs et de vacances, le denim s’est popularisé. Des jeans pour femme sont même apparus dans les rues pour imiter les actrices qui l’ont adopté. Ce n’est que dans les années 1950 que ce pantalon est devenu le symbole de la jeunesse rebelle et contestataire. Acteurs et stars du rock’n’roll l’ont repris à leur compte. Les hippies et les militants pacifistes l’ont également adopté un peu plus tard.
Un pantalon devenu caméléon
Dans les décennies suivantes, le jean est devenu plus consensuel et s’est largement diversifié. Le couturier Calvin Klein l’a même fait monter sur les podiums dans les années 1970. Il lui donne alors définitivement ses lettres de noblesse. Dans les années 1990, il a connu un nouvel essor auprès des consommateurs grâce à l’introduction du Lycra. Cette matière élastique a permis aux pantalons bleus d’être plus moulants. Parallèlement, la technique du « stone wash » (délavage à la pierre ponce) est mise au point. Le jean se diversifie alors encore plus. Les années 2000 voient arriver la tendance du pantalon slim et même skinny dans la garde-robe féminine.
Le jean est aujourd’hui porté par tous les profils, hommes comme les femmes, les jeunes et les moins jeunes. On trouve aussi bien des jeans bootcut pour femme que des coupes slim pour les hommes. Les effets délavés, troués ou encore striés sont aussi variés que les couleurs. Chacun peut trouver le jean (brut et droit, bleu clair et 7/8ème, slim et destroy…) qui conviendra à sa silhouette. L’humeur peut aussi jouer d’ailleurs…
Et le jean aujourd’hui ?
Depuis sa création, le jean ne cesse de se renouveler sans pour autant abandonner son identité. L’iconique jean 501 Levi’s se vend toujours et certaines pièces vintages s’arrachent même à prix d’or. On assiste aussi à un retour vers les formes des années 1970, comme le flare taille basse ou encore le jean droit taille haute. Aux côtés de ces basiques, on trouve également des jeans noirs pour femme, des pantalons colorés ou encore des bermudas en denim. Les formes varient au gré des tendances pour s’adapter à toutes les morphologies.
Comme toutes les industries, celle du jean essaie d’être plus verte. Des marques grand public et plus confidentielles proposent désormais des pantalons plus éthiques. On en retrouve en coton bio et en matière recyclée. Certains sont créés à partir de matériaux n’ayant pas traversé le globe ou avec des méthodes de teinture moins polluantes. Si vous voulez limiter votre impact carbone, dirigez-vous vers la seconde main pour dénicher la perle rare à petit prix.
Le jean est devenu un basique des vestiaires masculins et féminins. Né en Europe et popularisé aux États-Unis, ce pantalon de toile de coton blanc et bleu a traversé les époques sans prendre une ride. Il se porte toujours aujourd’hui aussi bien au bureau que sur les podiums des grands couturiers.