Le stress, qu’est-ce-que c’est ?
Communément évoqué dans les conversations quotidiennes, le stress revêt pourtant des réalités différentes selon les personnalités et les circonstances. Si les chercheurs ont mis au jour l’existence d’un stress positif (ou eustress) nécessaire pour maintenir un niveau de performance et de motivation, il existe aussi le stress négatif (ou distress) à l’origine de nombreuses maladies.
Dès le début du 20ème siècle, l’endocrinologue canadien Hans Selye mettait en évidence les mécanismes et conséquences du stress sur l’organisme humain. Il a notamment défini la théorie du syndrome d’adaptation au stress et la réponse « faire face ou fuir ».
La réaction au stress se réalise ainsi en trois temps :
- Réaction d’alarme pendant lequel le système nerveux mobilise toutes les ressources disponibles pour lutter contre le stress. Le sang afflue dans les muscles des jambes pour permettre la fuite si cela est nécessaire. La respiration devient plus courte et plus rapide. Les extrémités reçoivent moins de sang et moins d’oxygène arrive au cerveau afin de privilégier les réponses automatiques du système parasympathique.
- Phase de résistance : adaptation à l’agent stressant et au stress par utilisation des ressources du corps
- Phase d’épuisement avec apparition de troubles somatiques et maladies lorsque le stress perdure et se chronicise.
La phase d’alarme et celle de résistance sont deux réactions normales héritées de l’évolution phylogénétique de l’être humaine. La phase d’épuisement se déclenche lorsque toutes les ressources ont été épuisées et que le système nerveux parasympathique n’est plus en capacité de stopper la réaction de stress, comme c’est le cas chez les individus souffrant de troubles anxieux.
Le stress et ses conséquences
Lorsque la phase d’épuisement est atteinte, le corps humain n’est plus en mesure de lutter contre le stress. C’est à ce moment-là qu’apparaissent des troubles somatiques plus ou moins importants, des maladies ou l’aggravation de pathologies existantes. Dans les années 60, le professeur Laborit avait déjà démontré l’influence du stress sur le système immunitaire qui devenait moins efficace en cas de confrontation à une situation stressante ou anxiogène et pendant plusieurs jours après la fin de la réaction d’alarme.
Aujourd’hui, les études menées en France et dans le monde entier ont démontré que le stress est responsable de nombreuses pathologies et modifications somatiques. Il est plus particulièrement pointé du doigt dans :
- Le vieillissement prématuré car le stress provoque la mort des cellules.
- Des déficits nutritionnels par surconsommation des éléments nutritifs, d’où un manque d’acides aminés, de potassium, de phosphore, de magnésium, de calcium et de vitamines B souvent constatés chez les stressés ou les anxieux chroniques..
- Troubles du système digestif, reflux gastriques ou aggravation d’ulcères
- Problèmes gynécologiques comme l’aménorrhée, l’infertilité, trouble de l’érection et de la libido
- Troubles mentaux et/ou du comportement. Le stress a une action directe sur la neuroplasticité du cerveau et peut changer la structure du cerveau, provoquant des troubles du comportement comme les phobies, la dépression, l’anxiété, ou des dépendances, etc.
- L’aggravation de maladies existantes comme les migraines, l’hypertension, l’asthme, le syndrome prémenstruel
Les recherches récentes ont permis de montrer que le stress ne peut causer à lui seul l’apparition d’une maladie grave. Dans les cas du cancer, de certaines maladies cardiovasculaires ou du diabète de type II, le stress rend plus susceptible de développer telle ou telle pathologie et peut en accélérer l’évolution.
Enfin, le stress est de plus en plus souvent cité pour expliquer les maladies émergentes telles que la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique, le syndrome de l’enfermement (locked-in) ou encore l’obésité.
Faire face au stress
Sujet à la mode ces dernières années, la lutte contre le stress prend différentes voies. Les principales thérapies s’articulent autour de l’approche psychologique ou de l’approche somatique :
- Un régime alimentaire adapté qui privilégie certains aliments tels que ceux riches en protéines (poissons, œufs, fromages, viande rouge), les céréales complexes, les acides gras essentiels et particulièrement les Oméga-3, et les antioxydants (fruits, légumes, thés vert et noir)
- les médecines alternatives comme l’acupuncture, la naturopathie ou l’homéopathie sont très prisées pour renforcer ses défenses et évacuer le stress
- la relaxation obtient de bons résultats lorsqu’elle est pratiquée régulièrement, et notamment la relaxation de Jacobson qui aide à déclencher le système nerveux parasympathique.
- Les techniques de respiration issues des disciplines orientales comme le yoga, le Tai Chi ou le Qi-Gong séduisent de plus en plus de personnes.
- L’activité physique est généralement pour le corps médical, la meilleure technique pour évacuer le stress. Avec ses multiples vertus, le sport permet la production des hormones du bien-être, les endorphines, améliore les capacités physiques pour résister au stress et élimine la fatigue mental. Les recherches montrent que 30 minutes d’activités quotidiennes de moyenne intensité contribuent au bien-être général et éloignent le stress et les troubles de l’humeur.
- Les thérapies comportementales et cognitives peuvent s’avérer une aide précieuse pour les plus stressés et les grands anxieux. Cette méthode permet de prendre de la distance vis-à-vis des agents de stress et d’apprendre de nouvelles réponses comportementales plus adaptées.
- La méditation connait depuis quelques années un véritable regain d’intérêt, tant auprès du public que des professionnels de la médecine. Son influence positive sur la régulation des mécanismes biologiques est de bon augure pour le traitement du stress!